J’ai amené mon bébé aux urgences
C’était lundi soir, vers 23H. Cela faisait déjà quelques heures que Gabriel n’était pas bien, mais sans avoir de fièvre. En tout cas, chaque fois qu’on prenait sa température, c’était normal. Pourtant il avait le nez très pris, du mal à respirer. Et là, depuis quelques heures, il bavouillait une espèce de mousse blanche et gluante. Il était tout mou. Mais pas de fièvre.
Quand j’en avais parlé au médecin le vendredi matin et qu’elle l’avait ausculté, elle avait dit : « Pas de fièvre, pas d’inquiétude. S’il fait de la fièvre alors vous l’amenez à l’hôpital. »
Et vers 23H il a fait de la fièvre. Beaucoup. 38,7. Ni une ni deux, je me lève et enfile mon manteau direction Melun, environ à 25 minutes.
Pendant le trajet, je l’avais mis devant pour pouvoir le surveiller mieux. Il bavait cette mousse de plus en plus dense, j’entendais son souffle qui se faisait plus mince, comme un sifflement.
Arrivée là bas, il avait déjà 39,1. Pesée, questions d’état civil d’usage, il est rapidement pris en charge par toute une équipe qui visiblement n’avait d’urgence que mon fils. Au moins 4 ou 5 soignants rien que pour lui, je me dis qu’au moins il sera entre de bonnes mains.
Enfin, comme on dit, la quantité ne vaut pas qualité. Je m’en suis rendue compte assez vite. Jusqu’à près de 3h du matin, il est resté aux urgences. Avec une « permanente » qui ne cessait de me demander quel poids il faisait à son arrivée (c’est elle qui l’a pesé, et l’a noté sur au moins deux ou trois feuilles différentes), quelle température il avait à tel moment etc… Elle ne retenait absolument aucune donnée et ne notait rien sur le moment, donc, il fallait que je sois attentive et note intérieurement tout ce qu’elle faisait, à quelle heure, combien, comment.
Un comble. Je n’avais envie de penser qu’à Gabriel, mon bébé, qui allait mal. D’autant qu’on ne me disait pas ce qu’il avait. En fait, on ne savait pas. Tout y est passé. Méningite, rhume, bref, ils ont fait toute la batterie de tests pour conclure, au moment du transfert en hospitalisation que c’était peut-être leur première bronchiolite de l’année. Bien. Gabriel aura donc essuyé les plâtres. Soit.
Y a quand même une chose qui m’a sidérée, c’est qu’ils n’arrêtaient pas de se demander entre eux comment fonctionnait telle ou telle machine, où était tel instrument, comment on se servait de tel autre. A croire que soit ils étaient tous nouveaux, soit tous incompétents. Le pire c’est quand une des machines a affiché un message d’erreur et que l’équipe a regardé le manuel (et pourtant, elle n’avait pas l’air neuve la machine, je vous assure !).
Au final, pendant ces quelques heures aux urgences, il n’y a qu’une seule personne qui a pris la peine de me dire exactement ce qu’ils faisaient et pourquoi, de m’expliquer les choses. Cela ne m’a pas rassurée pour autant, mais au moins je savais quels tests ils lui faisaient passer.
Son hospitalisation pendant une semaine, mes émotions, l’hôpital et ses soignants, j’ai eu envie de consigner ces moments, peut-être parce que je n’en ai parlé à presque personne pendant que ça se passait…
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